Dans une contribution publiée sur ce site, Jean-Louis Laville et Genauto Carvalho de França Filho défendent l’idée (que je partage) d’une distinction dans l’approche de l’économie, entre l’économie « marchande » et l’économie « substantive ».
par Jean-Claude Mamet
Dans une contribution publiée sur ce site, Jean-Louis Laville et Genauto Carvalho de França Filho défendent l’idée (que je partage) d’une distinction dans l’approche de l’économie, entre l’économie « marchande » et l’économie « substantive ».
par Claudia Moatti
Depuis le début de la crise, on s’interroge sur ce que le Covid 19 a de commun avec la globalisation. De nombreux articles ont répondu partiellement, mettant en cause par exemple l’intensité de la mobilité humaine, qui a permis au virus de contaminer avec une rapidité inédite, égale à celle avec laquelle les virus informatiques se répandent. C’est précisément ce qui fait la spécificité de cet épisode pandémique : jamais auparavant l’humanité n’a été concernée à une telle échelle, presque de manière instantanée. Nous vivons un moment historique : la globalisation en direct, tout convergeant vers un point, le maintenant de la crise. Le temps est suspendu, et l’espace s’est étréci d’un coup, pour tous les confinés, et même pour toutes les professions qui sont en première ligne, et dont la vie est placée désormais sous le signe de l’urgence, c’est-à-dire de l’instant érigé en absolu (professionnels de la santé, de l’hygiène, de l’ordre public, du ravitaillement).
Allons plus loin : le virus est devenu le seul sujet d’information. Il a absorbé tout le reste. Individus confinés nous ne pensons qu’à cela, ne parlons que de cela ; et à l’échelle des Etats, des Fédérations, il n’est question que de la réponse à donner au virus : toute autre activité a été (...)
par Gisèle Berkman
Comme pour narguer notre propension à tout dématérialiser, Covid19 nous a rendus malades du toucher. Même après un paiement soi-disant “sans contact”, il nous faut à présent désinfecter nos cartes bleues ! Et nous voici entraînés dans l’infernale noria des gestes : désinfecter la main qui a tenu le coton imbibé de solution désinfectante, et aussi la serrure qui a reçu la clé contenue dans le sac qui a connu la rue… chaque geste en enveloppe un autre, en un jeu de poupées russes où pourrait bien s’épuiser la journée d’un hypocondriaque. Mais les hypocondriaques et les “TOC”, nous dit-on, se portent plutôt bien en ces temps affolants : c’est que l’épidémie leur donne raison, et que l’on n’est jamais trop précautionneux dans un monde où tout contact se réplique en une série sans fin – jusqu’à cette boucle absurde, ce vertige pour métaphysicien fou, d’une désinfection se désinfectant elle-même.
par Michèle Riot-Sarcey
La réorganisation économique au service d’une politique commune devrait être l’horizon des possibles des populations qui aujourd’hui vivent dans un temps suspendu, entre un hier défait par le néolibéralisme et un demain menacé par un « capitalisme du désastre ».
par Nicole Edelman
Le toucher, c’est le sens du solide, du concret, du matériel, du contact, celui des sensations, de la douleur, du plaisir, du chaud, du froid, du vent sur la peau… Il est un des cinq sens qui nous fait connaître les qualités palpables des corps vivants ou pas, qui nous permet de vérifier ou de corriger la vision. Il passe par la peau, organe immense et complexe, qui en est le vecteur immédiat et indispensable. Il est indispensable à notre vie quotidienne, à notre vie tout court et pour le lien qu’il crée avec les autres. Le peau-à-peau aide les prématurés à grandir. Le toucher est essentiel pour les aveugles. Et d’une autre manière, il est encore important pour les médecins qui continuent à avoir une pratique clinique.
par Jean-Claude Mamet
La crise sanitaire peut avoir quand même un effet positif : habituer le monde entier à faire face à des catastrophes menaçant la vie humaine.
par Pierre Dardot et Christian Laval
La pandémie du Covid-19 est une crise sanitaire, économique et sociale globale d’un niveau exceptionnel. Peu d’événements historiques peuvent lui être comparés, du moins à l’échelle des dernières décennies. Cette tragédie, dès maintenant, est une épreuve pour toute l’humanité. Épreuve au double sens du mot : douleur, risque et danger d’une part ; test, évaluation, jugement de l’autre. Ce que la pandémie met à l’épreuve, c’est la capacité des organisations politiques et économiques à faire face à un problème global lié aux interdépendances individuelles, autrement dit qui touche à la vie sociale la plus élémentaire. Comme une dystopie qui serait devenue réalité, ce que nous vivons laisse entrevoir ce qui, avec le changement climatique, attend l’humanité dans quelques décennies si la structure économique et politique du monde ne change pas très rapidement et très radicalement.
par Michèle Riot-Sarcey, Jean-Louis Laville, auteur.es du Réveil de l’utopie, éditions de l’Atelier, 2020
Symptôme des dysfonctionnements de tous ordres, dus à l’exploitation excessive de la nature et des hommes, la pandémie actuelle est suffisamment grave pour nous inciter à réfléchir collectivement sur le devenir des sociétés. Partout dans le monde, de récentes insurrections ont traduit l’exaspération montante tandis que les alertes des scientifiques par leurs appels à la désobéissance civile montraient l’urgence d’un changement planétaire.
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