L’épreuve de ce « fait total » qu’est la crise du Covid-19 « nous oblige à imaginer un autre monde commun né de cette multitude d’expériences de solidarité » et des pratiques d’auto-organisation mises en place, « hors de l’Etat néolibéral », prône le collectif critique regroupant plusieurs intellectuels. Une voie pour « reprendre les rênes de ce monde défait ».

Vers un monde solidaire
14 mai 2020
Economie, travail, Etat « social »
par Jean-Claude Mamet
10 mai 2020Dans une contribution publiée sur ce site, Jean-Louis Laville et Genauto Carvalho de França Filho défendent l’idée (que je partage) d’une distinction dans l’approche de l’économie, entre l’économie « marchande » et l’économie « substantive ».

Redevenir humains
par Claudia Moatti
9 mai 2020Depuis le début de la crise, on s’interroge sur ce que le Covid 19 a de commun avec la globalisation. De nombreux articles ont répondu partiellement, mettant en cause par exemple l’intensité de la mobilité humaine, qui a permis au virus de contaminer avec une rapidité inédite, égale à celle avec laquelle les virus informatiques se répandent. C’est précisément ce qui fait la spécificité de cet épisode pandémique : jamais auparavant l’humanité n’a été concernée à une telle échelle, presque de manière instantanée. Nous vivons un moment historique : la globalisation en direct, tout convergeant vers un point, le maintenant de la crise. Le temps est suspendu, et l’espace s’est étréci d’un coup, (...)

Le virus et la langue
par Gisèle Berkman
9 mai 2020Comme pour narguer notre propension à tout dématérialiser, Covid19 nous a rendus malades du toucher. Même après un paiement soi-disant “sans contact”, il nous faut à présent désinfecter nos cartes bleues ! Et nous voici entraînés dans l’infernale noria des gestes : désinfecter la main qui a tenu le coton imbibé de solution désinfectante, et aussi la serrure qui a reçu la clé contenue dans le sac qui a connu la rue… chaque geste en enveloppe un autre, en un jeu de poupées russes où pourrait bien s’épuiser la journée d’un hypocondriaque. Mais les hypocondriaques et les “TOC”, nous dit-on, se portent plutôt bien en ces temps affolants : c’est que l’épidémie leur donne raison, et que l’on n’est jamais trop précautionneux dans un monde où tout contact se réplique en une série sans fin – jusqu’à cette boucle absurde, ce vertige pour métaphysicien fou, d’une désinfection se désinfectant elle-même.
Séminaire Repenser l’émancipation
Programme 2020
FMSH – 54 Bd Raspail 75006 Paris. 18h – 20h
12 janvier 2020Le séminaire se déroulera à l’Ehess.
Les salles seront communiquées ultérieurement
Foucault et Bourdieu, à l’épreuve de l’idée d’émancipation
Séminaire
21 novembre - EHESS, Paris
11 novembre 2019Suite aux réflexions de l’an dernier, nous poursuivons nos investigations du côté des théories critiques
La séance du 16 mai portera sur la situation liée aux manifestations récentes
CHANGEMENT DE PROGRAMME
18h-20h30 à Peuple et Culture, 108 rue Saint Maur, Paris 11e
29 mars 2019La séance du 16 mai, initialement consacrée à Günther Anders, portera sur la situation liée aux manifestations récentes et à un bilan des dernières séances.
Repenser l’émancipation. Deuxième année, 2018-2019.
Séminaire co-organisé par le Collectif Critique et l’initiative de recherche Démocratie et économie plurielles (Collège d’études mondiales)
Peuple et Culture, 108 rue Saint Maur, Paris 11e
10 octobre 2018Après avoir travaillé l’année dernière quelques textes fondamentaux relatifs à la question de l’émancipation avec des associations qui participent à notre projet collectif, nous souhaitons cette année approfondir des thèmes susceptibles d’aider à saisir le lent processus politique et idéologique qui a conduit à la dénaturation de l’idée même d’émancipation en les confrontant aux expériences contemporaines. Les exposés relatifs aux théories critiques alterneront avec des réflexions en prises avec la réalité contemporaine.
Après la séance initiale, suivront 7 séances animées par les membres du collectif critique, de l’initiative de recherche « Démocratie et économie plurielles », Collège d’études mondiales, en alternance avec des représentants d’associations.
Repenser l’émancipation. Première année, 2017-2018.
Séminaire co-organisé par le Collectif Critique et l’initiative de recherche Démocratie et économie plurielles (Collège d’études mondiales)
Musée social, Paris 7e
18 octobre 2017Après plusieurs décennies d’impuissance et de déception, l’idée d’émancipation fait retour dans un monde menacé par les ravages du néolibéralisme. Le collectif critique, fondé en décembre 2015 par des chercheurs, enseignants, intellectuels, militants politiques et syndicaux, après être intervenu sur différents thèmes d’actualité dans la presse comme sur le site, a pris la décision, en collaboration avec le Collège d’étude mondiales d’organiser une réflexion ouverte à toutes et tous, autour de cette question cruciale : l’émancipation. Comment s’exprime-t-elle aujourd’hui ? Qui la porte et la réclame ? Comment la penser ?
Communiqué du Collectif critique
4 mai 2017Aujourd’hui, la priorité : rejeter le néofascisme incarné par Marine Le Pen et empêcher le Front national de s’emparer de l’appareil d’État. Le programme économique et social de Macron est certes détestable, mais la question qui nous est imposée, et dont personne ne peut s’exempter, est la suivante : peut-on renvoyer dos à dos Le Pen et Macron ? Peut-on s’abstenir ou voter blanc le 7 mai ?

La question populiste
par des membres italiens du Collectif critique
22 mars 2017Longtemps, en Europe, le terme populisme n’a pas eu sa place dans le discours public et la qualification de “populiste” a été perçue le plus souvent comme une accusation dégradante : c’est pourquoi, hormis quelques exceptions circonscrites (et qui ne viennent pas de la gauche), les acteurs de la politique ont rarement osé se définir explicitement en recourant à cette catégorie. Aujourd’hui toutefois nous assistons à un changement radical : la valeur négative demeure mais, dans le même temps, les indices explicites se multiplient d’une revendication parfaitement décomplexée (y compris à gauche) ; de la sorte, voit le jour une inflation de l’usage de ce terme, provoquant quelque confusion sur son sens mais, en même temps, favorisant sa diffusion et son succès comme possible clé interprétative.
Pour un projet d’émancipation : retour critique
30 janvier 2017La victoire de Trump aux Etats-Unis quelques mois après le Brexit manifeste avec éclat la puissance des effets boomerang dans les pays qui ont été à la pointe de la mondialisation capitaliste depuis près de quarante ans. Le national-populisme, parfois à tendance religieuse, est la tendance dominante aujourd’hui. Ici ou là, en Turquie ou en Russie, des despotismes et des dictatures se reconstituent et se renforcent. L’optimisme « libéral-démocratique » qui a succédé à la fin des sanglantes dictatures latino-américaines et à la chute du mur de Berlin n’est plus de mise. Les évolutions en cours révèlent une extrême faiblesse de la gauche. Cette faiblesse est générale. On en voit toutes (...)
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Et si on parlait d’Utopie !
par Michèle Riot-Sarcey
9 mai 2020En ces temps d’enferment contraint, quand tout échange direct est impossible, la voie de l’écriture est sans doute le moyen la plus adéquate pour faire entendre une réflexion que nous aimerions énoncer à haute voix auprès d’un public sensible à l’actualité de l’utopie.
L’Affaire
par Gisèle Berkman
9 mars 2020Nos temps sont épidermiques, médiatiques et victimaires. Sur la base de revendications dont on ne saurait contester le bien-fondé (le droit des femmes à ne plus être assujetties à la toute-puissance masculine, la dénonciation des abus de pouvoir), s’élèvent, faute du travail critique nécessaire, de bien douteux combats.
Briser l’isolement du peuple syrien !
par Francis Sitel
2 mars 2020Le peuple syrien est aussi victime de l’intérêt à éclipses que porte l’opinion internationale à sa révolution et aux drames qui l’ont frappée. « Révolution orpheline », « longue nuit syrienne »... « La Syrie, un drame qu’on veut oublier », comme le dit Michel Duclos.

L’Algérie est au bord de l’éclosion
par Mohammed HARBI et Nedjib SIDI MOUSSA
13 mars 2019Le surgissement populaire du 22 février constitue une rupture majeure dans notre histoire comme dans celle du Maghreb. Il s’agit de la consolider et d’élargir le champ des possibles. Aujourd’hui, les Algériens ont remporté une première victoire.
Notre tâche prioritaire est de tirer la leçon du soulèvement d’octobre 1988 et d’éviter à nouveau le « détournement du fleuve », à savoir la confiscation de la souveraineté populaire qui est à l’origine de l’autoritarisme sous sa forme actuelle.
Nous sommes devant une nouvelle crise du régime mais le peuple algérien a déjà tranché. Le FLN a vécu, le cinquième mandant aussi. L’annonce du président, ce 11 mars 2019, ne fait qu’entériner cet état de fait.
Ici et là, des alternatives politiciennes sont proposées par les démocrates au nom (...)

Gilets jaunes et plébéiens
par Claudia Moatti, professeure d’histoire antique à l’Université de Paris 8 et à l’University of Southern California
19 janvier 2019Le paradoxe est éclatant : nous transformons en patrimoine la Révolution française mais nous tremblons devant les rébellions actuelles. Nous nous comportons ainsi comme les sénateurs romains du dernier siècle de la République, qui, tout en reconnaissant l’utilité des révoltes passées (les fameuses sécessions de la plèbe du Ve siècle avant notre ère), condamnaient celles de leur époque. Les historiens qui écrivirent sous l’Empire voyaient pourtant plus qu’une analogie entre les deux. Au moment où la situation politique nous met en demeure, à notre tour, de réfléchir et de comprendre l’état de notre société, leur récit a quelque chose à nous apprendre.

La fin du néolibéralisme, et après ?
par Jean-Louis Laville professeur au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), chercheur associé au Collège d’études mondiales (Maison des sciences de l’homme)
14 décembre 2018Face à la tentation autoritaire et à la moralisation des plus pauvres, les démocraties doivent intégrer les initiatives citoyennes et les démarches autour d’une économie des communs. Partout dans le monde, des solutions émergent.
Les « gilets jaunes » ou l’enjeu démocratique
par Michèle Riot-Sarcey, historienne
12 décembre 2018L’avènement d’un événement historique est toujours inédit, quelle que soit sa forme. Celui des « gilets jaunes » l’est sans doute encore davantage. Les rapprochements, les analogies, les similitudes avec les événements d’hier : révoltes, insurrections, soulèvements ne sont recherchées que dans le but de donner un sens à l’événement qui intrigue et inquiète. Toujours les mouvements firent l’objet d’un enjeu interprétatif au terme duquel l’une ou l’autre signification l’emporta et détermina, après l’avoir construit, le sens de l’histoire. Mais le mouvement qui fait l’histoire est bien différent. Contradictoire, avec des protagonistes insaisissables, aux expressions conflictuelles, il se présente, inattendu et sans devenir apparent. Aussi l’analyse de sa complexité est-elle d’autant plus importante que sa réalité, aux multiples facettes, est masquée par les discours partisans qui recouvrent les actes et les paroles singulières dont l’expression s’estompe. De ce point de vue le soulèvement des « gilets jaunes » ne fait pas exception.

Avec les Gilets jaunes : contre la représentation, pour la démocratie
par Pierre Dardot et Christian Laval
11 décembre 2018Rarement dans l’histoire un président de la République n’a été à ce point haï comme l’est aujourd’hui Emmanuel Macron. Son intervention télévisée du 10 décembre, solennisée à souhait, et les miettes qu’à cette occasion il a distribuées avec « compassion » aux plus pauvres, sans revenir en aucune façon sur les mesures les plus injustes encouragées ou décidées par lui-même, d’abord en tant que conseiller de Hollande puis comme ministre de l’économie et enfin comme président, ne changera rien à ce fait.
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